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Visite à M’baiki, Centrafrique

Ecole de Bombolet :

Je suis arrivée à M’baiki samedi 29 juin, jour de « la proclamation » (pour employer l’expression locale)  des résultats scolaires de l’école de Bombolet, village jouxtant la ville de M’baiki, préfecture de la région forestière « Lobaye » à une centaine de kilomètres au sud de Bangui .

Les Rameaux verts, après avoir participé à la construction de trois classes de l’école, soutiennent son fonctionnement depuis 2016, et notamment les scolarités d’enfants orphelins et de familles pauvres. La matinée s’est passée à l’école dans une atmosphère festive.

La directrice Sœur Marie-Thérèse, les maîtres et maîtresses d’école s’étaient fait spécialement confectionner des tenues de fête en « pagne » pour cette journée de fin d’année.

Directrice Sœur Marie-Thérèse et maîtresses de l’école de Bombolet

Après les remises des prix et des carnets de notes aux enfants, un spectacle de danse a réjoui tous les participants. La matinée s’est terminée par un repas où le personnel de l’école, des délégués de parents d’élèves et quelques autorités locales ont assisté, comme à l’accoutumée.

Danse des écoliers

L’école a compté cette année 638 élèves inscrits (sans compter l’annexe de Zoméa qui scolarise des enfants Akas- pygmées). L’école n’a que 8 salles de classes pour le moment, et les effectifs ont été pléthoriques, même si la directrice Sœur Marie-Thérèse avait limité les inscriptions au début de l’année scolaire. Il a fallu installer pour la seconde année consécutive deux salles de fortune dans une maison voisine, et une autre dans le poste de santé.

Une école maternelle de 3 classes, actuellement en construction à 200 mètres de l’école, libérera une salle, puisque les 125 enfants de maternelle sont actuellement logés, toutes sections confondues, dans une seule pièce.

Malgré l’espace réduit, on ne peut que se réjouir du succès de l’école. En ce qui concerne les résultats des examens, le pourcentage de réussite est de 80,4% et de 82,2% en maternelle. Tous les élèves de CM2 ayant passé l’examen officiel du CF1 l ’ont réussi (47 élèves).

Construction de deux salles de classes supplémentaires :

Une bonne nouvelle est arrivée il y a quelques jours : nous allons être aidés par la fondation Masalina qui va financer la construction des deux salles de classe indispensables. Les travaux devraient pouvoir commencer dès septembre, à la saison sèche. Cette fondation nous a déjà soutenus après la construction de 2016, pour divers travaux complémentaires (bibliothèque, latrines, écoulement des eaux, formation des maîtres). Cette nouvelle aide vient donc compléter une collaboration qui a fait ses preuves !

Accès aux soins, une problématique de Centrafrique :

Nous avons déjà évoqué lors de bulletins précédents l’aide des Rameaux verts dans le domaine de la santé, aussi bien à Dékoa et Bangui (Sœurs Abizéra Mariya ) que dans le  diocèse de M’baiki. Nous sommes aidés par une fondation canadienne, et nous nous chargeons de la surveillance et la bonne exécution des projets santé en Centrafrique.

A Dékoa, le projet 2024 concernant un programme de rééducation des handicapés est en cours, l’aide des Rameaux verts permettant le fonctionnement du centre ainsi que la fabrication et la distribution de matériel orthopédique. A la suite d’opérations d’orthopédie réalisées en mars 2023, le centre a connu une activité en forte augmentation. Le second projet à Dékoa concerne le soutien au centre de malnutrition infantile et plus particulièrement aux bébés.

Sr Evelyne dans le camp de réfugiés de Boda, lors d’une clinique mobile

Queue pour une consultation dans le cadre des cliniques mobiles

Le volet « projet médicaments » apporte depuis 4 ans une aide appréciable aux centres de Dékoa et au diocèse de M’baiki, en apportant des médicaments essentiels à un certain nombre de postes de santé. Pour la seconde année consécutive, une partie des médicaments est utilisée dans le cadre d’une initiative originale du diocèse de M’baiki à la demande de l’évêque Mgr Ruiz Molina, celui de cliniques mobiles ponctuelles, allant au-devant des populations vulnérables dans les parties isolées du diocèse où l’accès aux services de santé est inexistant. Une douzaine de médecins et du personnel soignant de Bangui, conduits par le médecin néphrologue Cédric Ouanekpone, responsable du pôle santé de l’association Notre Dame de Fatima pour le développement (ANDFD), généralistes et spécialistes, tous bénévoles, se dévouent plusieurs semaines par an pour donner des consultations en des lieux isolés. Une caravane de 4×4 et une ambulance de brousse les accompagnent. Récemment, en mars et en mai, deux de ces cliniques ont permis d’offrir plus de 1000 consultations, et certains soins (petite chirurgie, soins dentaires, traitement de cas pour lesquels aucune solution n’aurait pu être trouvée sur place). Certains cas graves ont pu être évacués vers Bangui.

Ces cliniques ont mis en évidence que certaines maladies sont encore endémiques, comme le pian ou l’épilepsie, notamment au sein des populations pygmées. Notre aide en médicaments, même si elle ne peut pas couvrir tous les besoins, participe à ce beau projet qui mérite vraiment d’être soutenu.

Isabelle Turquin, Equipe Centrafrique